? Le saviez-vous !?
Beauvoir est une des paroisses de l’ancien doyenné de la Croix. Elle faisait partie de la sergenterie de Pontorson. L’église est sous le patronage de l’archange Saint Michel. La ville s’est appelée autrefois Beauvair, Beauvays, Belvert, Belveer, Beauvayers ou encore Blauvers. Certains historiens pensent que Beauvoir serait l’ancien Asteriacus qui est mentionné dans la “Revelatio ecclesiae sancti Michaelis in monte Tumba” (IXe siècle). Asteriacus est une formation toponymique gallo-romaine, basée sur le nom de personne Asterius, dérivé d’aster, astre en latin, suivi du suffixe d’origine gauloise -acum marquant la propriété. Ce nom est semblable à Atré (hameau près de Saint-James, Astré en 1234). Il s’agit plus vraisemblablement d’une formation romane signifiant “belle vue”, probablement en référence au Mont-Saint-Michel, ou plus simplement “beau à voir”. C’est un composé fréquent en toponymie, formation similaire au mot belvédère d’origine italienne. Une dernière hypothèse veut que le nom de Beauvoir évoque un ancien dieu solaire celtique, Bélénos, surnom donné à l’Apollon gaulois, dont la caractéristique principale était d’être brillant. L’église fut donnée très anciennement au Mont-Saint-Michel. Une bulle pontificale du pape Adrien datée de 1155 donne parmi les possessions de l’abbaye, le village et l’église de Beauvoir. Hamon, seigneur de Beauvoir, qui vivait à l’époque de l’abbé Robert de Torigni (1110-1186) traita d’abord les religieux du mont avec mépris en n’hésitant pas à être brutal avec eux s’ils avaient le malheur de croiser son chemin. Mais, apaisé par la prudence de l’abbé de Torigni, Hamon de Beauvoir devint par la suite un de leurs principaux bienfaiteurs. Il leur fit plusieurs donations dans Beauvoir et Les Pas. Hamon était probablement fils de Robert de Beauvoir, dont le nom figure dans plusieurs chartes de 1159 à 1168.
?Une légende pieuse
Une légende à des fins édificatrices tente de donner l’origine étymologique du nom de la ville : jadis, nombreux étaient les pèlerins qui s’acheminaient à pied vers le Mont Saint-Michel. L’archange Saint Michel était en effet réputé pour faire de nombreux miracles. On ne comptait plus les conversions et les guérisons miraculeuses. On venait donc de fort loin rendre hommage à l’illustre archange. C’est ainsi qu’une pauvre femme aveugle était venue de son lointain pays pour supplier l’archange Saint Michel de lui rendre la vue. A peine était-elle arrivée à proximité du Mont, en un petit village, que ses yeux s’ouvrirent miraculeusement à la lumière. Transportée d’une joie indescriptible où se mêlaient à la fois la reconnaissance et l’extase, devant le paysage grandiose qui s’offrait à elle, elle s’écria alors : “Ah ! qu’il fait beau voir !” donnant du même coup ainsi à la commune où elle se trouvait, un nom qu’elle porte encore aujourd’hui.